Devant une mer de fans en rouge, Ferrari a retrouvé la gloire sur ses terres à Monza. Dans une course surprenante, la Scuderia a su tirer profit de chaque opportunité pour décrocher une victoire emblématique en F1. Ce triomphe, attendu par les tifosi depuis maintenant cinq ans, marque un moment clé de la saison pour l’écurie italienne.
Les qualifications :
Il était difficile pour Charles Leclerc de ne pas être déçu par la séance de qualifications. Il ne s’est qualifié qu’en quatrième position, là où il pensait être capable de se battre pour la pole position, après des résultats positifs lors des séances d’essais libres. En arrivant ce week-end sur les terres de la Scuderia, Leclerc est apparu plutôt optimiste suite aux améliorations apportées par son écurie.
Cependant, le ressenti n’est plus le même lors de la journée du samedi. Les deux pilotes Ferrari semblent avoir des difficultés avec le sous-virage pendant les qualifications, et à cause des écarts de temps faibles avec les pilotes devant eux, ni Leclerc, ni Sainz n’ont les moyens de se battre pour la pole. Les deux Ferrari se contentent donc de la quatrième et de la cinquième position, à l’avantage de Leclerc.
Lors des interviews post-qualifications, le pilote monégasque est interrogé sur sa déception de ne pas avoir pu se battre pour la première place, il répond:
“Oui, c’est décevant. Hier on semblait avoir une journée positive, aujourd’hui, c’est moins le cas. La quatrième position, c’est le mieux qu’on puisse faire, mais c’est frustrant. Je n’aime pas me battre pour ce genre de position. On est très proche de la pole, contrairement au week-end dernier donc c’est une bonne avancée. Mais ce n’est pas suffisant, donc j’espère vraiment qu’on pourra retourner la situation demain.”
De son côté du garage, Sainz a eu quelques problèmes, dès la Q1, il a été forcé d’abandonner un de ses tours lancés après avoir perdu l’arrière de sa voiture, forçant une de ses roues dans le gravier. Il avouera également plus tard, lors des interviews, avoir été gêné par un moustique dans l’œil lors de la Q3.
Lorsque l’espagnol est interrogé sur ce qu’il pense de la possibilité d’être sur le podium, surtout quand les 6 premières voitures se retrouvent dans 2 dixièmes pour les qualifications, il commente:
“Oui, je pense que demain sera une journée complètement différente. Le graining sera à l’ordre du jour, tout le monde a beaucoup de mal avec la dégradation depuis hier, alors je pense que ce sera un Monza très différent.”
Pour le deuxième grand prix d’affilée, c’est donc Lando Norris qui s’élancera en tête lors de l’extinction des feux à Monza, suivi de Piastri, qui a offert le doublé en qualifications pour McLaren. George Russell s’intercale entre les McLaren des Ferrari en se qualifiant en troisième position, tandis que l’autre Mercedes de Lewis Hamilton complète le top 6. Les deux Red Bull en difficulté depuis quelques grand prix se qualifient derrière en 7ème et 8ème positions, à l’avantage de Verstappen.
La course :
Lors de la course du dimanche, Charles Leclerc a réussi à remporter le grand prix de manière impressionnante grâce à une stratégie audacieuse à un arrêt, devant les McLaren, faisant vibrer les Tifosi à la maison.
Alors qu’il pensait avoir réussi à conserver la tête de la course au premier virage, Lando Norris est finalement dépassé par son coéquipier, Piastri, lors du passage de la deuxième chicane. À partir de cet instant, l’australien semblait bien parti pour mener le grand prix.
Pourtant, alors que plus de la moitié de la grille s’est penché sur une stratégie à deux arrêts, Ferrari a pris une décision risquée en ne faisant qu’un arrêt avec leurs deux pilotes. Leclerc et Sainz ont donc pu concourir à l’avant du peloton pour la deuxième partie de la course.
L’espagnol, dont c’était l’anniversaire, n’a pas pu contenir Piastri et Norris après que les deux McLaren ont effectué leur deuxième arrêt. Cela n’a pourtant pas empêché Leclerc, qui a effectué son arrêt au stand très tôt, au 16ème tour, de remporter la course avec 2,6 secondes d’avance sur Piastri.
Norris a tout de même réussi à grappiller le point du meilleur tour, en plus de ceux de sa troisième position, pour continuer sa remontée au classement du championnat pilote.
Mais ce qu’on retiendra avant tout de ce grand prix, c’est la deuxième victoire de l’année pour Charles Leclerc après Monaco. Sa deuxième victoire au temple de la vitesse, qui est tout autant agréable que celle d’il y a cinq ans, d’après le monégasque.
“C’est un sentiment incroyable. En fait, je pensais que la première fois serait la seule à m’apporter ce genre d’émotions, et que la seconde – s’il y en avait une – ne serait pas si spéciale, mais mon dieu, le ressenti que j’ai eu dans les derniers tours, c’était le même qu’en 2019. Juste en regardant les tribunes le long de la piste – ce qui est délicat – mais fantastique. Enfin, Monaco et Monza sont les deux courses que je veux gagner tous les ans. Évidemment, je veux remporter le plus de courses, et le championnat du monde aussi vite que possible, mais ce sont deux des grands prix les plus importants de la saison, et j’ai réussi à les remporter cette année. C’est tellement spécial.”
Le résultat en Italie à également été possible grâce à des améliorations apportées sur la voiture par Ferrari. Mais Leclerc n’était pas sûr que l’écurie puisse devenir un challenger constant pour les huit grands prix restants à la saison.
“Je ne sais pas, parce que je pense que notre package fonctionnait plutôt bien sur un circuit comme Monza. Que ça reste comme ça pour le reste de la saison, j’en doute. Je pense toujours que McLaren sont les favoris, mais nous avons fait un pas en avant, c’est clair. Baku est un bon circuit pour moi, j’apprécie le tracé et j’ai été pas mal compétitif par la passé, donc qui sait? Peut-être qu’on peut réussir quelque chose de spécial là-bas aussi.”
Carlos Sainz, quant à lui, a continué sa course de manière solide pour sa dernière apparition à Monza sous les couleurs de Ferrari, avant de quitter le rosso corsa italien, pour le bleu de Williams. Il termine sa course à la quatrième position pour son 30ème anniversaire.
Ces résultats permettent à la Scuderia de remonter à 31 points de McLaren dans le classement constructeurs, alors que Red Bull reste leader, mais de peu, avec 8 points d’avance sur McLaren, et 39 sur Ferrari. Lorsque Leclerc est interrogé sur ce que peut accomplir l’écurie pour le reste de la saison, il ne se laisse pas emporter.
“Nous devons rester prudents. Après Monaco, je pense qu’on a eu les quatres pires courses de la saison, parce que Monaco était trop spécifique pour notre voiture à ce moment. Monza est aussi un tracé très particulier et spécifique. Beaucoup de lignes droites, peu de virages. On avait un aileron arrière pour ce circuit aussi, ce qui nous a aidé à gagner aujourd’hui. On a aussi apporté une autre amélioration, qui nous a clairement rapproché des McLaren, mais je ne pense pas que ça suffise pour être la voiture à battre pour le reste de la saison sur d’autres circuits. Je pense qu’on a encore beaucoup de travail à faire, mais je reste très heureux d’avoir une victoire ici, en Italie.”
Et il n’est sûrement pas le seul. Les Tifosi étaient ravis de voir Ferrari à nouveau victorieuse sur ses terres. Les cloches de Maranello ont sonné et non pas un, mais deux drapeaux ont été ajoutés à l’entrée de l’usine, suite à la victoire de la Ferrari AF Corse lors du Lone Star Le Mans à Austin (Texas) en WEC.