Si la course a débuté sous haute tension entre Piastri et Verstappen, elle s’est vite transformée en démonstration de gestion et de stratégie. Plusieurs pilotes et équipes ont su tirer leur épingle du jeu sur ce tracé urbain ultra-rapide. On fait le point sur les tops et flops du Grand Prix d’Arabie Saoudite 2025.
Top 1 – Oscar Piastri, nouveau leader du championnat
Il avait manqué la pole de peu et semblait presque frustré au sortir des qualifications. Mais dès l’extinction des feux, Oscar Piastri a fait parler la poudre. Un départ canon, un freinage appuyé et une pression constante sur Verstappen ont suffi à provoquer l’erreur du Néerlandais, pénalisé pour avoir coupé le virage 2. À partir de là, l’Australien a piloté avec maîtrise et sang-froid, récupérant la tête après la salve des arrêts et ne laissant aucune chance à ses poursuivants.

Cette victoire – sa troisième en cinq courses – n’a pas seulement confirmé son excellent début de saison. Elle lui permet de s’emparer de la tête du classement pilotes pour la première fois de sa jeune carrière. « On a bossé dur sur les départs récemment, et aujourd’hui, ça a tout changé », confie-t-il après l’arrivée.
Top 2 – Charles Leclerc, premier podium de la saison
Il en avait besoin, Ferrari aussi. Charles Leclerc a livré à Jeddah son meilleur week-end de l’année. Auteur d’un tour solide en qualifications, il s’est élancé quatrième, devant Kimi Antonelli, avant de parfaitement gérer ses gommes medium en début de course. Une stratégie allongée, des arrêts bien placés, et surtout un rythme retrouvé : tous les ingrédients étaient réunis pour remonter jusqu’au podium.

(Crédits : Scuderia Ferrari Media Gallery)
Face à la menace de Norris en fin de course, le Monégasque a su contenir les assauts et sécuriser la troisième place – premier podium de la saison en course principale pour la Scuderia. De quoi redonner le sourire à Maranello, avec un pilote serein et lucide : « On a maximisé chaque opportunité ce week-end. Il nous reste du travail, mais on est sur la bonne voie. »
Top 3 – Williams, une stratégie d’équipe payante
Le résultat n’a pas forcément attiré les projecteurs, mais il est essentiel pour Williams : un deuxième doublé dans les points cette saison, avec Sainz en huitième position et Albon neuvième. Mieux encore, c’est la manière qui impressionne. Sainz, patient et intelligent, a su ménager ses pneus avant de ralentir volontairement pour offrir le DRS à son coéquipier et le protéger d’un Hadjar menaçant.

(Crédits : Williams F1 Posts)
Albon, de son côté, n’a commis aucune erreur malgré la pression constante. Grâce à ce jeu d’équipe bien huilé, l’écurie grimpe à la cinquième place du championnat constructeurs – une progression qui semblait impensable il y a encore quelques mois. « On avait préparé ce scénario, et tout s’est déroulé comme prévu », explique Albon. Mission accomplie.
Top 4 – Isack Hadjar, passage de la ligne dans les points après une qualif manquée
Sorti en Q2, dominé pour la première fois de l’année en qualifications par son nouveau coéquipier Liam Lawson, Isack Hadjar avait de quoi broyer du noir samedi soir. Mais le Français a bien rebondi comme il sait le faire : avec panache. Parti en pneus durs, il a patiemment remonté le peloton jusqu’à la sixième place avant de s’arrêter.

(Crédits : Rudy Carezzevoli/Getty Images/Red Bull Content Pool)
Malgré une fin de course en pneus medium très performante, il est resté coincé derrière Albon, bien aidé par Sainz. P10 au drapeau à damier, Hadjar signe un deuxième top 10 en trois courses et continue de marquer les esprits pour sa saison rookie. « Ce genre de course, c’est ce que j’aime faire. Maintenant, on doit bosser sur le samedi », confie-t-il avec lucidité.
Top 5 – Fernando Alonso, une belle remontée, pas récompensée
Il ne rentrera pas dans les livres de statistiques, et pourtant, ce Grand Prix de Jeddah fut l’un des meilleurs de Fernando Alonso cette saison. Parti 14e avec une Aston Martin en manque cruel de performance, l’Espagnol a livré un départ parfait, grattant trois places dès le premier tour. Mais sans rythme suffisant, il a reculé dans le classement avant de signer une nouvelle remontée dans le dernier tiers de course.

(Crédits : Rudy Carezzevoli/Getty Images/Red Bull Content Pool)
Résultat : une 11e place, frustrante sur le papier, mais presque héroïque compte tenu des moyens à sa disposition. Loin de se décourager, Alonso se tourne déjà vers Miami : « C’était comme 50 tours de qualifications. On ne marque pas de points, mais on s’est battus. »
Flop 1 – Lando Norris, le retour sur terre
Le week-end saoudien aura laissé un goût d’inachevé pour Lando Norris. Parti à la faute en Q3, le Britannique s’élançait seulement dixième sur la grille, bien loin de ses standards du moment. Une erreur coûteuse dans la course au titre, d’autant plus que son coéquipier Oscar Piastri, lui, filait vers la victoire.

Malgré une solide remontée ponctuée de dépassements incisifs et d’une stratégie bien exécutée en pneus durs, Norris échoue au pied du podium. Son duel avec Lewis Hamilton l’a ralenti, et il lui a manqué quelques tours pour espérer attaquer Charles Leclerc pour la troisième place.
S’il sauve les meubles avec une quatrième place, Norris perd gros au championnat. Le voilà désormais derrière Piastri de dix points avant Miami, là même où il avait ouvert son compteur de victoires en 2024. Un symbole de la bascule du momentum ?
Flop 2 – Lewis Hamilton, toujours pas au rendez-vous
Le début de saison morose de Lewis Hamilton se poursuit. Pour son cinquième Grand Prix avec Ferrari, le septuple champion du monde a peiné à dompter sa monoplace. Dès les essais, les signes étaient peu rassurants. En qualifications, il signe tout de même sa meilleure performance de l’année, mais reste à plus d’une demi-seconde de Leclerc.

(Crédits : Scuderia Ferrari Media Gallery)
En course, malgré des phases de combat intéressantes contre Norris, Antonelli et Sainz, Hamilton n’a jamais semblé en mesure d’aller chercher mieux. Pénalisé par un manque d’adhérence et un équilibre capricieux, il termine septième sans jamais pouvoir s’inviter dans la lutte pour le podium.
Depuis la Belgique 2024, Hamilton n’a plus goûté à la victoire en course principale. Et malgré sa victoire lors de la course sprint en Chine cette année, à ce rythme, ce n’est pas avec la Scuderia version 2025 que la disette prendra fin.
Flop 3 – Max Verstappen, la pénalité qui fait mal
Max Verstappen a tout tenté, mais la sanction infligée dès le premier virage a contrarié ses ambitions. Pourtant, sa pole position décrochée pour un dixième face à la concurrence prouvait que le Néerlandais restait le patron en qualification.

(Crédits : Rudy Carezzevoli/Getty Images/Red Bull Content Pool)
Mais dès le départ, son contact musclé avec Piastri lui coûte cinq secondes de pénalité. S’il parvient à conserver la tête jusqu’aux arrêts, ce passage par la voie des stands précipite sa chute. Derrière l’Australien, il ne parviendra jamais à revenir à portée d’attaque, gêné par un train avant instable et un peu d’usure prématurée.
Deuxième à l’arrivée, Verstappen reste bien placé au championnat, mais perd l’occasion de mettre la pression maximale sur McLaren. Rageant, surtout vu la belle performance d’ensemble de Red Bull sur le week-end.
Flop 4 – Mercedes, un plafond de verre à briser
Avec Russell troisième sur la grille et Antonelli cinquième, Mercedes pouvait rêver mieux. Mais la réalité du dimanche a été plus dure à encaisser. Faute de rythme en course et pénalisés par une dégradation excessive des pneus, l’écurie allemande a dû se contenter des cinquième et sixième places.

(Crédits : Formula One – Mercedes-AMG PETRONAS F1 Team, Media)
Russell a résisté aussi longtemps qu’il a pu, avant de céder sous les assauts de Leclerc puis de Norris. Antonelli, lui, a limité la casse après une légère touchette avec le mur. Les deux pilotes ont fait le job, mais la monoplace manquait clairement de constance et de grip pour tenir la distance sur un rythme élevé.
L’équipe en est consciente. « C’est notre pire course de l’année », concède Toto Wolff. Il faudra réagir rapidement avant Miami, sous peine de laisser s’envoler McLaren et Red Bull au championnat.
Flop 5 – Haas, fin de série
Après trois Grands Prix consécutifs dans les points, Haas est retombée dans ses travers. Le circuit de Djeddah, avec ses virages rapides, n’a pas du tout convenu à la VF-25. Qualifiés loin aux 15e et 19e positions, Bearman et Ocon n’ont jamais pu jouer plus qu’une place en fond de top 10.

Malgré une course propre, une stratégie standard et une bonne entente entre les pilotes, le manque de rythme général était criant. Bearman termine 13e, Ocon 14e. Loin des exploits du Britannique l’an passé sur ce même tracé lorsqu’il remplaçait Sainz chez Ferrari. Haas reste malgré tout dans le coup au classement constructeurs, à seulement cinq points de Williams. Mais il faudra retrouver rapidement la dynamique de début de saison si l’équipe veut rester dans la course au milieu de grille.
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