Depuis les premières automobiles, l’homme a toujours eu un penchant pour la vitesse et l’adrénaline. Mais au-delà des circuits de course officiels, il existe une sous-culture de passionnés de vitesse qui trouvent leur terrain de jeu sur les routes publiques. Parmi ces aventures audacieuses, le Cannonball Run émerge comme l’une des courses les plus célèbres et controversées de l’histoire de l’automobile.
L’Origine du Cannonball Run
Le Cannonball Run tire son nom d’une figure légendaire du monde automobile, Erwin « Cannon Ball » Baker, un ancien pilote de course de motos qui, dans les années 1930, établit une série de records de vitesse en traversant les États-Unis. Cependant, ce n’est que dans les années 1970 que l’idée d’une course automobile non officielle et totalement illégale à travers le pays a pris forme.
En 1971, Brock Yates, un journaliste automobile de renom, a écrit un article pour Car and Driver intitulé « The Cannonball Baker Sea-To-Shining-Sea Memorial Trophy Dash« . L’idée était simple mais audacieuse : traverser les États-Unis d’un océan à l’autre le plus rapidement possible, enfreignant toutes les lois de vitesse en cours de route. Cette première course, qui s’est déroulée de New York à Los Angeles, a posé les bases du Cannonball Run moderne.
Les Règles de la Route
Contrairement aux courses officielles, le Cannonball Run n’avait pas de règles strictes, sauf celle de terminer la course le plus rapidement possible. Les participants étaient libres de choisir leur propre itinéraire, leur propre véhicule et leurs propres stratégies. Cependant, il y avait quelques principes communs : pas d’arrêts sauf pour l’essence et la nourriture, et aucune aide extérieure autorisée.
Les voitures participant au Cannonball Run étaient souvent modifiées pour améliorer leurs performances et leur endurance. De simples voitures de rue étaient transformées en machines de course capables de rivaliser avec les meilleures sur les autoroutes américaines.
La Légende et les Risques
Au fil des années, le Cannonball Run est devenu une véritable légende de la contre-culture automobile. Des équipes de passionnés se réunissaient régulièrement pour tenter de battre les temps de course précédents. Certains participaient pour la gloire, d’autres pour le défi technique, mais tous étaient attirés par l’excitation de la vitesse et de l’aventure.
Pourtant, derrière l’aspect exaltant du Cannonball Run se cachaient des dangers réels. Les participants risquaient non seulement des amendes et des poursuites judiciaires pour excès de vitesse et conduite imprudente, mais aussi leur propre sécurité et celle des autres usagers de la route. Les accidents étaient fréquents, et plusieurs personnes ont perdu la vie en tentant de battre le record du Cannonball.
La Fin d’une Ère
Dans les années 1980, le Cannonball Run a commencé à attirer l’attention des autorités, qui ont intensifié leurs efforts pour mettre fin à ces courses illégales. Les arrestations de participants et les saisies de voitures se sont multipliées, rendant la pratique du Cannonball Run de plus en plus risquée.
En 1983, la dernière course officielle du Cannonball Run a eu lieu. La mort de Brock Yates en 2016 a marqué la fin définitive de cette ère de courses automobiles non autorisées à travers les États-Unis.
Héritage et Influence
Bien que le Cannonball Run ne soit plus qu’un souvenir, son héritage perdure dans la culture automobile. Des films comme « The Cannonball Run » (1981) et « Cannonball Run II » (1984) ont immortalisé l’esprit de cette épopée, tandis que des événements comme la « Cannonball One Lap of America » continuent de perpétuer l’esprit de compétition et d’aventure.
Le Cannonball Run reste un symbole de la passion humaine pour la vitesse et l’aventure. Bien qu’il appartienne désormais au passé, son influence continue d’inspirer les amateurs de voitures du monde entier à repousser les limites de la vitesse et de l’endurance, que ce soit sur la piste ou sur les routes publiques.