F175 Live : l’évènement est-il une réussite ?

F175 Live : l’évènement est-il une réussite ?
Ce mardi 18 février 2025, l’O2 Arena de Londres a accueilli F1 75 Live, un événement grandiose marquant le coup d’envoi de la 75ᵉ saison de Formule 1. Entre 21h et 23h, heures françaises, les dix écuries ont dévoilé les livrées pour cette nouvelle année lors d’une soirée qui a mélangé sport et divertissement, dans la lignée du spectacle voulu par Liberty Media ces dernières années.

Dans une mise en scène millimétrée, chaque équipe a disposé d’environ sept minutes pour présenter ses couleurs. Les véritables monoplaces restent cachées jusqu’aux essais dans huit jours, tradition bien ancrée en F1. La soirée a également offert un plateau musical de choix avec Kane Brown, Machine Gun Kelly, Take That et Brian Tyler, compositeur de l’hymne officiel du championnat.

Machine Gun Kelly lors de sa prestation au début de l’évènement. (©Formula 1)

Le public ne s’est pas fait attendre : lors de la mise en vente des 15 000 billets le 15 novembre dernier, ils se sont écoulés en moins de vingt minutes, malgré des tarifs oscillant entre 70 et 140 euros. 

Pour animer cette soirée inédite, l’humoriste Jack Whitehall a pris les commandes de l’évènement, accompagné de journalistes réputés dans le monde du sport automobile, Laura Winter, Lawrence Barretto, et Ariana Bravo.

Ce format spectaculaire rappelle le récent show du MotoGP à Bangkok, confirmant l’influence grandissante de Liberty Media, qui impose sa vision du sport-spectacle, désormais incontournable en F1.

Une animation qui fait débat ?

Si le F1 75 Live a impressionné par sa mise en scène digne des Grammy Awards ou des Oscars, avec les pilotes installés dans un carré VIP, on retrouve aussi beaucoup de réactions mitigées quant à la performance de Jack Whitehall. L’humoriste britannique, choisi pour animer la soirée, a multiplié les tentatives de blagues, souvent jugées maladroites. Entre rires forcés et sourires gênés, l’ambiance oscillait entre malaise et indifférence. 

« Jack Whitehall était vraiment la mauvaise personne pour cette présentation, l’entièreté de l’évènement était cringe du style WWE. Ils devraient retourner au présentations individuelles des livrées pour l’année prochaine » ;
« Jack Whitehall a rendu l’évènement bien mieux que ce à quoi je m’attendais. Sans lui, je pense que ça aurait été beaucoup moins amusant »

Les réseaux sociaux n’ont pas tardé à réagir. Twitter s’est montré particulièrement partagé : certains saluent sa légèreté et son rôle d’hôte, quand d’autres se montrent plus critiques, soulignant le malaise généré par ses plaisanteries. Beaucoup ont d’ailleurs ironisé sur son “humour” en le qualifiant de “drôle” avec de lourds guillemets.

Certains commentaires de Jack Whitehall lors du F175 live ont fait parlé d'eux
« La FIA : ‘On doit censurer tout le monde. C’est un sport sérieux. Pas de propos inappropriés ou non techniques’,
Jack Whitehall pendant F175: ‘Je veux coucher avec Charles Leclerc »

Un moment a particulièrement retenu l’attention : lorsque Whitehall s’est lancé dans un commentaire sur Charles Leclerc, qu’il a qualifié de “plus beau pilote” avant d’ajouter : « C’est l’homme auquel ma fiancée pense quand on fait l’amour, et c’est l’homme auquel je pense quand je fais l’amour avec ma fiancée ! » Une remarque accueillie par des rires gênés. Ce type de propos, présenté comme une simple blague lorsqu’il provient d’un homme, aurait sans doute suscité un déluge de critiques si une femme avait tenu des propos similaires, accusée de sexualiser un pilote ou de romantiser le sport.

Une cadence un peu trop rapide

Deux heures de show pour présenter dix écuries, satisfaire les sponsors et offrir des performances musicales, cela paraît insuffisant. Il faut admettre que les fans sont restés sur leur faim, chaque équipe ayant seulement sept minutes de présentation. Résultat : certains pilotes n’ont même pas eu l’occasion de s’exprimer, un fait assez rare lors des présentations habituelles.

Un « détail », probablement dû à cette volonté de créer un prime time, avec des séquences dans le public, la diffusion de vidéos « best of » que les fans avaient déjà vues et, surtout, l’accent mis sur les sponsors. Car, oui, il ne fallait pas oublier Louis Vuitton, le sponsor titre du premier Grand Prix de la saison, le 14 mars prochain en Australie. Le nouveau trophée de champion du monde et son étui ont ainsi été brièvement présentés. Pirelli, le fournisseur officiel de pneus, a également eu son instant sous les projecteurs avant que l’on ne retourne à la présentation des nouvelles livrées.

La nouvelle mallette de transportation des trophées présentée lors du F175 live
L’évènement a également permit à Louis Vuitton de dévoiler la nouvelle mallette qui sera utilisée pour transporter les trophées à partir de cette année. (© GQ Italia)

Le sentiment général est celui d’une frustration de ne pas avoir eu plus de contenu, de ne pas avoir passé davantage de temps avec les pilotes ou les directeurs d’équipes. Dommage pour une cérémonie qui avait pour but de faire découvrir le monde de la F1 et qui a adopté plutôt le rythme effréné d’un défilé de mode, où tout s’enchaîne trop rapidement. À peine la nouvelle livrée dévoilée, la voiture était déjà hors de la piste (sans jeu de mots, bien sûr).

Un show sons et lumières

Si un élément a vraiment capté l’attention durant cette soirée, ce sont les jeux de sons et de lumières. Tout au long de l’événement, plusieurs artistes ont défilé sur scène. Parmi eux, le groupe MGK a ouvert la cérémonie, suivi de Kane Brown, qui a marqué une première pause avant d’accueillir Take That pour clôturer l’événement. Entre ces trois superstars, Bryan Tyler et Tems ont fait de courtes apparitions sur scène à la demande des équipes. D’autres prestations sont restées plus sobres, avec une mention spéciale pour Sauber et son concert de tambours accompagné de bâtons verts.

Mais si cette présentation avait lieu dans un lieu emblématique des concerts londoniens, c’est le jeu de lumière qui a véritablement sublimé l’atmosphère. Il faut le reconnaître, certains projecteurs rendaient particulièrement bien à la télévision, créant une ambiance digne d’un festival. Tout en gardant en tête que les caméras n’ont pu retranscrire à 100% l’ambiance lumineuse sur place.

Lewis Hamilton et Valentino Rossi inversent les rôles
En août 2024, le groupe de médias américain a cédé 825 millions de dollars d’actions de la Formule 1 pour le rachat de la Dorna. Mais la finalisation a été repoussée à 2025 en raison d’une enquête approfondie de la Commission européenne, la Commission a jusqu’au 14 mai 2025 pour décider d’approuver ou non l’acquisition.

Au final, cette soirée, voulue par Liberty Media, illustre parfaitement le virage pris par la F1 et le MotoGP : le show avant le sport. Car, si tout s’est apparement bien déroulé en régie, l’aspect sportif a été totalement mis de côté au profit de cette mise en scène théâtrale. Deux heures passées à nous assommer de vidéos, de jeux de lumière et de superstars chantant un tube phare. De quoi susciter des interrogations sur l’âme de la F1.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À Propos du site

Racing Club Media

Le Choix de la Rédac’