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Les tops et flops du Grand Prix de Bahreïn 2025

Les tops et flops du Grand Prix de Bahreïn 2025

Si le Grand Prix de Bahreïn 2025 a tenu toutes ses promesses en termes de suspense et de dépassements, il n’a pas souri à tout le monde. Entre erreurs de pilotage, stratégie ratée et manque criant de rythme, plusieurs têtes d’affiche ont manqué leur rentrée à Sakhir. On fait le point sur les tops et flops du week-end.

Top 1 – Piastri, le patron du désert

Oscar Piastri a livré une prestation magistrale à Bahreïn, qui confirme son statut de candidat crédible au titre. Pole position, victoire nette, domination du début à la fin : l’Australien a simplement survolé le week-end. Dans un circuit historiquement difficile pour McLaren, il a offert à l’équipe britannique sa toute première pole à Sakhir, puis une première victoire après seulement huit tours menés dans toute son histoire sur cette piste.

Le podium du Grand Prix de Bahreïn 2025
BAHREÏN – Le podium du Grand Prix de Bahreïn 2025 (Crédits : Mercedes-AMG Petronas F1 Team Media)

Avec 15,499 secondes d’avance à l’arrivée, Piastri signe le plus grand écart de victoire depuis le début de saison. Il devient aussi le premier double vainqueur en 2025, et remonte à seulement trois points de son coéquipier Lando Norris au classement pilotes. Ce succès, le deuxième en trois courses et le quatrième de sa carrière, marque un tournant. À 24 ans, le voilà en pleine ascension, et avec un rythme aussi implacable que sa régularité, il s’impose comme un prétendant très sérieux.

Andrea Stella, team principal de McLaren, ne tarit pas d’éloges : « Oscar a fait un week-end parfait. Il a été solide dans toutes les conditions et mérite cette victoire. » Pour le principal intéressé, ce triomphe a une saveur particulière : « Je suis fier de l’avoir fait ici, à Bahreïn. C’est une course importante pour l’équipe. »

Top 2 – Gasly, la délivrance en bleu

Après deux courses compliquées, Pierre Gasly a enfin retrouvé le sourire à Bahreïn. Auteur d’un excellent week-end, le Français a confirmé les bonnes sensations entrevues sur la monoplace Alpine. Qualifié cinquième – promu quatrième après une pénalité pour AntonelliGasly a su maintenir le cap dans le peloton de tête pendant la majeure partie de la course. Longtemps en lice pour la sixième place, il a finalement cédé face à Verstappen dans les derniers mètres, faute de gomme, pour terminer septième.

Pierre Gasly lors du Grand Prix de Bahreïn 2025
BAHRAIN – Pierre Gasly devant la Mercedes d’Andrea Kimi Antonelli lors du Grand Prix de Bahreïn 2025 (Crédits : Sam Bloxham/LAT Images)

Qu’importe : ces points sont les premiers d’Alpine cette saison et permettent à l’écurie de devancer Kick Sauber au classement constructeurs. Satisfait de sa prestation, Gasly saluait surtout le comportement de sa voiture : « Je suis impressionné par sa tenue dans les virages rapides. C’est prometteur pour Jeddah. » Un bémol tout de même : la neutralisation est intervenue juste après son second arrêt, le privant d’un net avantage stratégique.

Malgré cela, son pilotage appliqué et combatif a été salué. Après un début de saison frustrant, cette performance redonne de l’élan à Gasly et confirme qu’Alpine a les armes pour se battre régulièrement dans le top 10. À condition de maximiser les opportunités – et d’avoir un peu plus de réussite côté stratégie.

Top 3 – Haas, de l’ombre à la lumière

On ne donnait pas cher de la peau de Haas après les qualifications de samedi. Ollie Bearman dernier sur la grille, Esteban Ocon dans le mur en Q2 : l’écurie américaine semblait partie pour un week-end cauchemar. Pourtant, dimanche, elle a signé l’un de ses meilleurs résultats de l’année, avec les deux voitures dans les points.

Ocon a effectué une superbe remontée grâce à un départ incisif et une stratégie agressive, lui permettant de grimper jusqu’à la huitième place. Quant à Bearman, le Britannique a gagné dix positions pour arracher la dixième place au terme d’un dernier relais sous haute tension, face à la pression d’Antonelli et Albon.

BAHREÏN – Ollie Bearman à la bataille face à Isack Hadjar (Crédits : Clive Mason/Getty Images/Red Bull Content Pool)

Ayao Komatsu, directeur de l’équipe, résumait l’état d’esprit collectif : « Personne n’a baissé les bras. On a cru en notre stratégie et nos pilotes ont livré une course impeccable. » Ocon, lui, assumait pleinement son erreur du samedi et se disait fier de sa réponse en piste. Bearman, de son côté, continue de surprendre par sa constance, signant un troisième top 10 d’affilée.

Avec ce double résultat, Haas grimpe à la cinquième place du championnat constructeurs. Une performance que personne n’avait anticipée en début de week-end, et qui montre que l’équipe peut viser bien plus haut cette saison.

Top 4 – Tsunoda, des débuts prometteurs

Yuki Tsunoda a offert à Red Bull Racing son tout premier point avec la seconde voiture cette saison – un accomplissement loin d’être anecdotique. Dans un week-end où il a enchaîné les contretemps (absence de tour propre en essais libres, passages tendus en Q1 et Q2), le Japonais a su garder son calme pour signer une neuvième place méritée.

BAHREÏN – Yuki Tsunoda s’est très vite adapté à la Red Bull, malgré un début difficile à Suzuka
(Crédits : Clive Mason/Getty Images/Red Bull Content Pool)

S’il regrette quelques détails – une stratégie perfectible, un arrêt aux stands lent, des positions perdues en piste –, Tsunoda retient surtout les progrès. « C’est un premier point, et il est important. Je sens qu’on progresse vite. Il y a encore des choses à affiner, mais la base est bonne. » Face à la pression, il a tenu bon, gérant bien ses pneus dans les moments chauds, et confirmant qu’il peut être une vraie valeur ajoutée pour l’équipe.

Christian Horner se montrait mesuré mais confiant : « Yuki a été solide. On sait où sont nos faiblesses, il faut maintenant apporter les bonnes solutions. » Red Bull mise sur les prochaines évolutions pour se rapprocher des meilleurs. Mais ce top 10 donne une direction : si Tsunoda continue sur cette lancée, il pourrait bien s’ancrer dans les points plus régulièrement.

Top 5 – Russell, la régularité en maître-mot

George Russell a livré une démonstration de résilience à Bahreïn. Deuxième sur la ligne, malgré une multitude de problèmes techniques dans les douze derniers tours, le Britannique a tenu bon face à un Lando Norris particulièrement menaçant.

BAHREÏN – George Russell, une nouvelle fois sur le podium (Crédits : Formula One – Mercedes-AMG Petronas F1 Team, Media)

Problème de brake-by-wire, souci de DRS, interférences électroniques… la Mercedes numéro 63 a tout connu – sauf la défaillance. Russell a géré les difficultés avec sang-froid, adaptant sa conduite à chaque virage sans jamais céder à la panique. Sa constance est d’autant plus remarquable qu’il enchaîne un quatorzième résultat dans les points, la meilleure série de sa carrière.

Quatrième au classement pilotes, il n’est qu’à 14 unités du leader. Son début de saison solide, même sans victoire, prouve qu’il peut jouer la carte de la régularité dans une année où l’homogénéité entre les équipes rend les écarts très serrés. « Ce qui compte, c’est qu’on ramène de gros points », résumait-il. Et en effet, dans une course où tout pouvait basculer, Russell a une fois de plus démontré qu’il savait tirer le maximum de sa machine, même imparfaite.

Flop 1 – Lando Norris, une troisième place qui cache mal le malaise

Le week-end de Lando Norris à Bahreïn aura été l’un des plus déroutants de ces derniers mois. En difficulté constante au volant de sa McLaren, le Britannique a confessé ne pas comprendre pourquoi il ne parvenait pas à “faire corps” avec sa monoplace. Cette dissonance s’est ressentie dès les qualifications : un sixième temps qui constitue sa plus mauvaise performance sur un tour depuis plusieurs courses.

BAHREÏN – Norris sauve les meubles avec un podium mais laisse partir des points au championnat (Crédits : IMAGO / PsnewZ)

Si Norris a su réagir d’entrée en gagnant trois places au départ — une rareté pour lui sur les 28 dernières courses — il n’a ensuite jamais semblé totalement maître de son sujet. Son dépassement tardif sur Charles Leclerc pour le podium sauve les apparences, mais ne masque pas une prestation globalement en dents de scie.

Dans le clan McLaren, on ne cache pas une forme de frustration. Andrea Stella, directeur de l’équipe, saluait un podium double pour son écurie mais reconnaissait qu’entre la pénalité de cinq secondes et la nécessité de limiter la casse, Lando avait dû composer avec un week-end laborieux. Un résultat positif sur le papier, mais inquiétant dans le fond.

Flop 2 – Max Verstappen, rechute après le Japon

« Tout a mal tourné », a résumé Max Verstappen après la course. À Bahreïn, le quadruple champion du monde a connu son pire week-end de la saison, se contentant d’une anecdotique sixième place. Une position obtenue de haute lutte dans le dernier tour face à Pierre Gasly, mais qui ne saurait faire oublier les déboires accumulés par Red Bull.

BAHREÏN – Max Verstappen en difficulté lors du Grand Prix de Bahreïn 2025 (Crédits : Mark Thompson/Getty Images/Red Bull Content Pool)

Deux arrêts au stand catastrophiques — retardés d’abord par un problème de feu tricolore, puis par une roue avant droite récalcitrante — ont condamné toute stratégie. Verstappen a aussi souffert d’une mauvaise gestion des pneus, avec des gommes dures jamais rentrées dans la fenêtre de performance.

Christian Horner a résumé cette prestation par une suite de problèmes techniques : freins, équilibre général de la voiture, et fiabilité électronique. Une accumulation rare chez Red Bull. Que Verstappen soit parvenu à rester dans le match au championnat, à seulement huit points de Norris, relève presque du miracle. Mais la domination tranquille des années précédentes semble bien loin.

Flop 3 – Aston Martin, invisible encore une fois

Deux Grands Prix, zéro point. Le constat est brutal pour Aston Martin, en perdition totale à Bahreïn. Fernando Alonso, 15e, et Lance Stroll, 17e, n’ont jamais été dans le rythme, quelle que soit la stratégie adoptée. Les deux voitures vertes ont tenté des approches opposées — médiums pour l’un, tendres pour l’autre — sans que cela ne change rien à leur manque de compétitivité.

BAHREÏN – Alonso et Aston Martin en recul depuis le début de saison

Le Safety Car n’a fait qu’aggraver les choses en figeant les positions. Stroll a même frôlé l’accrochage avec Liam Lawson dans cette phase, ajoutant de la confusion à la frustration.

Mike Krack, le directeur de piste, a reconnu une course « sans opportunité de progression » et un déficit de rythme sur l’ensemble des composés. Et ce alors que Haas et Alpine, eux, ont marqué des points. Malgré l’arrivée de Newey dans l’organigramme technique, Aston Martin semble s’enfoncer dans un début de saison cauchemardesque. Le sursaut est urgent.

Flop 4 – Williams, quand l’espoir précède la chute

On pensait Williams en mesure de créer la surprise à Bahreïn. Les performances encourageantes en essais et en qualifications, notamment avec un Carlos Sainz 8e sur la grille, laissaient espérer un vrai coup d’éclat. Mais la promesse s’est évaporée dès les premiers relais.

Les Williams en galère au Grand Prix de Bahreïn 2025
BAHREÏN – Alex Albon, en difficulté tout le weekend, ici derrière Isack Hadjar (Crédits : Clive Rose/Getty Images/Red Bull Content Pool)

Sainz, malgré un très bon départ, a rapidement dégradé ses pneus en défendant bec et ongles sa position. La suite ? Une pénalité de dix secondes pour une défense musclée sur Antonelli, deux accrochages avec Yuki Tsunoda et un abandon inévitable, la carrosserie endommagée.

Alex Albon, lui, semblait en bonne voie pour marquer encore des points, mais a été victime d’une double peine : une stratégie médiane peu payante et un double arrêt sous Safety Car qui l’a fait reculer. Il termine 12e, à 1,2 seconde du top 10.

Résultat : beaucoup d’efforts pour rien. Williams doit se contenter des miettes alors qu’elle aurait pu repartir de Bahreïn avec un double score. Une vraie désillusion.

Flop 5 – Jack Doohan, une promesse toujours sans concrétisation

Jack Doohan mérite mieux. Pour la deuxième fois de suite, l’Australien a démontré de belles choses en qualifications (11e) et dans les premiers tours de course. Longtemps dans les points, il occupait la 9e place après deux relais solides en pneus tendres puis médiums.

Jack Doohan lors du Grand Prix de Bahreïn 2025
BAHREÏN – Jack Doohan loin des attentes depuis ce début de saison (Crédits : Rudy Carezzevoli/Getty Images)

Mais l’entrée du Safety Car, combinée à un dernier relais en pneus durs peu efficaces, a précipité sa chute. Les pilotes derrière, mieux chaussés, l’ont rapidement dépassé. Pénalisé en plus en fin de course pour dépassement des limites de piste, Doohan termine 14e. Toujours sans le moindre point au compteur.

Malgré la satisfaction d’avoir vu son coéquipier Pierre Gasly marquer pour la première fois cette saison, Alpine doit se poser des questions sur la manière de protéger davantage son rookie. Car si le potentiel est là, les résultats, eux, tardent encore à venir.

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