Depuis 2018 et son arrivé en F1, Charles Leclerc a toujours été malchanceux dans sa principauté, entre ses nombreux abandons, des stratégies loupées ou encore une pénalité. Ce 26 mai 2024 fut la rédemption pour le pilote monégasque.
Dans l’histoire du Grand Prix de Monaco, seulement un Monégasque, Louis Chiron en 1931, avait réussi l’exploit de gagner dans les rues de la principauté, soit bien avant la création du championnat du monde de Formule 1 (c’est-à-dire avant 1950). Un nouveau Monégasque est venu inscrire, ce dimanche, son nom au palmarès de l’épreuve du Rocher en la personne de Charles Leclerc. Dans les rues qui l’ont vu grandir, le pilote Ferrari a su parfaitement gérer son week-end pour atteindre la première marche du podium. Un rêve pour les fans de Formule 1 et plus particulièrement les tifosi, devenu enfin réalité.
Ce Grand Prix est tant convoité par tous les pilotes pour son Histoire, son glamour mais aussi son exigence. Si certains le jugent comme faisant partie du titre honorifique de la Triple Couronne (gagner les 500 Miles d’Indianapolis, les 24 Heures du Mans et le Grand Prix F1 de Monaco), Monaco reste un lieu à part. Le local de l’étape, Charles Leclerc, le sait plus que les autres.
Auteur d’une stratégie assez particulière sans véritable arrêt au stand, dû au drapeau rouge causé en début de course par l’accident de Sergio Perez, Kevin Magnussen et Nico Hülkenberg, la course s’est révélée être une véritable bataille de gestion de pneus, entre les McLaren et les Ferrari. Les quatre premiers se sont trouvés dans les 5 mêmes secondes jusqu’à la mi-course, où une fenêtre d’arrêt au stand pouvait être utilisée par Lando Norris, jusqu’à ce que Carlos Sainz décide de ralentir afin de supprimer cette fenêtre.
L’animation de la course se déroulera surtout dans le milieu et le fond de la grille, mais le classement du top 10 ne changera pas du début à la fin (une première dans l’histoire du championnat du monde de Formule 1). Charles Leclerc remporte une course de gestion totale, sur plan physique, mécanique mais surtout du point de vue psychologique et émotionnelle.
L’échange entre Carlos Sainz et le vainqueur du jour dans la Cooldown Room montre la joie qu’avait Leclerc :
- Carlos Sainz : « Est-ce que t’as pleuré ? »
- Charles Leclerc : « Les émotions ont commencé à arriver quand il restait encore 2 tours, je me suis dit p***** Charles, pas maintenant. »
Félicité par nombreux de ses pairs, ses émotions ont été partagé par toute l’équipe du cheval cabré, par l’usine à Maranello, où les cloches ont pu sonner, ainsi que les tifosi du monde entier, partageant leur joie sur cette incroyable réussite. Mais aussi et surtout le Team Principal de la Scuderia, Fredéric Vasseur, ayant connu le monégasque lors de son arrivé chez Sauber en 2018, s’en est retrouvé tout autant ému, au point de le voir en larmes à la sortie de son box et sur le podium. « C’est du champagne » s’en amuse-t-il au micro de Canal+.
Même la famille princière monégasque a fait abstraction du protocole sur le podium, où le Prince Albert II de Monaco s’en est aussi ému lors de l’Hymne Monégasque et de Fratelli d’Italia, puis en célébrant au champagne avec les pilotes sur le podium.
C’est la fin d’une forte attente pour toute la principauté, l’équipe ainsi que pour le local de l’étape, sur ce circuit qu’il connaît comme sa poche. Pour la statistique, cette victoire fut la première victoire d’un pilote Ferrari partant de la pole à Monaco depuis… 1979 et Jody Scheckter, rentrant encore plus le monégasque dans l’Histoire du Grand Prix, de la Scuderia et de la catégorie.
A l’instar de Louis Chiron, Charles Leclerc est rentré dans l’Histoire du Grand Prix de Monaco.