24 heures du Mans : Le parcours de Ferrari, 58 ans après leur dernière victoire en Sarthe.

24 heures du Mans : Le parcours de Ferrari, 58 ans après leur dernière victoire en Sarthe.

Cette année, s’est déroulée une course incroyable pour le centenaire des 24h du mans. Deux tours d’horloge mythiques, ou Ferrari, Peugeot, Toyota, Cadillac, et autres Vanwall et Porsche se battaient tout au long de la course, pour la récompense ultime. à l’arrivée, une Ferrari 499P qui entre dans la légende, et qui marque la première victoire écarlate depuis 58 ans. Retour sur le parcours de Ferrari aux 24 heures depuis ce demi-siècle.

1965 : la révérence de la Scuderia.

L’écurie Ferrari à été l’une des pionnières de l’édition 65 des 24 heures de la Sarthe. L’écurie de Maranello, déterminée a défendre leur réputation de multi-vainqueurs des 24 heures du Mans, avait alors aligné plusieurs de leurs désormais célèbres 275 P2. V12 surpuissants, aérodynamique travaillée, et agressives. Puissance, performance, et classe, voilà des adjectifs qui qualifiaient parfaitement l’image de la Scuderia menée par le très célèbre Enzo Ferrari.

Pour Ferrari, rien n’était alors plus important que les 24 heures. Et pour se faire, celui qu’on appelait Il Commendatore, n’allait rien laisser au hasard. Avec un équipage composé de Masten Gregory, premier américain sur le podium de Monaco dans l’histoire de la Formule 1, et connu pour son coup de volant, mais aussi de sa manière originale de célébrer des exploits en sautant de sa voiture en marche. Ce dernier sera accompagné du tristement célèbre Jochen Rindt, grand pilote qui sera sacré champion du monde des pilotes en Formule 1, a titre posthume.

la seconde voiture, est elle, pilotée par Pedro Rodriguez de la Vega, pilote mexicain qui donnera son nom au circuit qui accueille aujourd’hui le grand prix du Mexique en Formule 1, ainsi que Nino Vaccarella, illustre pilote italien, qui remportera la Targa Florio a trois reprises.

Bref, les volants des bolides n’étaient pas donnés a des amateurs, et dès le début, la Scuderia ont mis les moyens et les bonnes mains au volant de leurs voitures, pour remporter la course la plus prestigieuse du monde.

La course a commencé de manière prometteuse pour Ferrari, avec les voitures 275 P2 en tête du peloton. Les pilotes ont montré leur maîtrise de la piste, enchaînant les tours rapides et en résistant à la pression de leurs rivaux. La stratégie d’équipe de Ferrari était solide, avec des relais bien orchestrés et des arrêts aux stands minutieusement planifiés. Cependant, la bataille avec Ford s’est avérée intense tout au long de la course. Les Ford GT40, avec leur puissance brute et leur performance exceptionnelle, ont posé un défi de taille à Ferrari. Les deux écuries se sont livré une lutte acharnée pour la première place, échangeant les positions à plusieurs reprises.

Ford, déterminé à briser la domination de Ferrari, a aligné ses GT40, des voitures de course emblématiques. Dotées de moteurs V8 puissants, ces bolides américains ont rivalisé avec Ferrari tout au long de la course. Les pilotes Ford ont tout donné, repoussant les limites de la vitesse et de l’endurance pour tenter de prendre l’avantage.

Porsche, de son côté, a également présenté une solide performance avec sa 904 Carrera GTS. Les pilotes Porsche ont relevé le défi, cherchant à détrôner Ferrari et Ford. Leur engagement et leur détermination ont ajouté une dimension supplémentaire à cette compétition déjà intense.

Finalement, c’est l’équipe Ferrari qui a remporté la victoire. La Ferrari 250 LM n°21, pilotée par Jochen Rindt et Masten Gregory, a franchi la ligne d’arrivée en première position. Ce triomphe marque la suite d’une longue et féroce bataille au sommet face au géant américain Ford. L’édition suivante de 1966 a d’ailleurs été sujette a un film, Le Mans 66, réalisé par James Mangold, et interprété par Christian Bale & Matt Damon.

La disparition de Ferrari aux 24 Heures : Un aveu de défaite ?

Après une série de victoires aussi écrasantes que celles de Ferrari dans cette période, rien n’empêcherait Ferrari de s’imposer et devenir encore plus légendaire qu’ils ne le sont maintenant. C’était sans compter sur Ford, et bien d’autres obstacles, qui forcera la marque au cheval cabré de se retirer de la compétition. Tout d’abord, la compétition devenait de plus en plus féroce dans les années 1960, avec l’entrée en scène de constructeurs automobiles plus puissants économiquement et techniquement, tels que Ford et Porsche. Ces marques ont investi des ressources financières colossales et techniques pour rivaliser avec Ferrari, créant ainsi une pression concurrentielle intense. Ce qui a également poussé la Scuderia a quitter la discipline, c’est les changements de règlementations qui ont eu lieu pour les épreuves d’endurance. Des nouvelles règles, telles que l’introduction de moteurs plus petits et plus économiques, qui allaient alors a l’encontre de l’esprit de Ferrari, fanatiques des puissants V12 qui en imposent. cela a provoqué une remise en règle de Ferrari, qui a du re-travailler tout l’aspect motorisation, et qui a engagé des coûts supplémentaires.

Parallèlement à la concurrence et aux problèmes financiers, notre cher Enzo Ferrari, fondateur et directeur de l’écurie, était connu pour sa personnalité exigeante et sa volonté obsessionnelle de garder le contrôle total sur le processus de décision. Ces traits ont parfois conduit à des tensions avec des pilotes et des ingénieurs, ce qui a pu entrainer démissions, et conflits internes, ce qui a intrinsèquement un impact sur la cohésion de l’équipe et la performance globale de Ferrari.

Mais par dessus tout, ce qui a terrassé l’écurie écarlate, c’est la crise de l’or noir, lors des années 70. En effet, la crise pétrolière des années 1970 a eu un effet néfaste sur Ferrari, faisant flamber les coûts de fonctionnement et de développement des voitures de course, ce qui a beaucoup affecté les ressources mises a disposition pour la Scuderia. L’écurie de Enzo Ferrari, déjà à l’agonie économique avant la crise, à dû céder, et baisser drastiquement les coûts d’engagement a certaines compétitions, comme celles des 24 heures. Ce sont tout ces obstacles, qui ont contribué a l’effacement de Ferrari dans la compétition du double tour d’horloge de la Sarthe.

Un retour fringuant pour le centenaire des 24 heures du Mans ?

Depuis quelques années, les 24 heures du Mans, sont loin de ressembler aux palpitantes éditions d’antan. En Hypercar, seules quelques marques se battent pour le trophée, comme Toyota, qui roule sur une concurrence effacée. C’est par le retour annoncée en 2022, 2023 et 2024 de grands constructeurs dans la compétition, qui redore le blason des 24 heures. Peugeot, Alpine, Porsche, BMW, Lamborghini, tous se battent pour reprendre le pli des 24 heures. Ferrari aussi se devait de revenir dans la compétition qu’ils ont jadis dominés, pour rappeler a tous qui ils sont.

C’est ainsi que dans une compétition palpitante qui restera gravée dans les annales de l’histoire des 24 Heures du Mans, Ferrari a fait un retour triomphal en remportant la victoire lors de l’édition 2023. Après une absence de cinquante-huit ans dans la catégorie reine de cette course emblématique, la marque au Cheval cabré a écrit une nouvelle page dorée de son héritage, renouant ainsi avec son glorieux passé. La bataille pour la première place s’est déroulée tout au long de la course, avec Ferrari et Toyota se livrant un affrontement épique. Le suspense a atteint son apogée lorsque Brendon Hartley, aux commandes de la Toyota n° 8, a intensifié la pression sur Antonio Giovinazzi et sa Ferrari n° 51. À deux heures de la fin, Hartley est parvenu à réduire l’écart à moins de dix secondes, faisant monter l’adrénaline chez les spectateurs.

Cependant, un tournant décisif s’est produit à 1 h 44 avant l’arrivée. Ryo Hirakawa, coéquipier de Hartley, a perdu le contrôle de sa Toyota sur le virage d’Arnage lors d’un freinage, endommageant considérablement l’avant et l’arrière de la voiture. Hirakawa a dû regagner les stands, concédant près de trois minutes précieuses à la Ferrari. Ce coup du destin magistral a permis à la Ferrari n° 51 de consolider sa position de leader, petit a petit, allant presque jusqu’à mettre un tour d’avance a sa poursuivante la plus proche.

La tension était à son comble dans les derniers instants de la course lorsque la Ferrari n° 51 a éprouvé des difficultés à redémarrer après un dernier arrêt aux stands, provoquant une légère inquiétude dans le clan italien. Malgré la minute perdue dans cette situation, l’écart était suffisamment important pour que la victoire reste à portée de main.

Et c’est finalement à 16 heures (heure locale) que la Ferrari 51 des pilotes Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi, à franchi la ligne d’arrivée de l’ultime tour du circuit du Mans. Avec un mélange d’excitation et de soulagement, Ferrari a franchi la ligne d’arrivée, après 1 431 kilomètres de course intense, remportant ainsi sa dixième victoire historique au Mans. Ce triomphe met fin à une période de cinq décennies sans victoire dans la catégorie reine de la course. Un exploit qui a ému les passionnés de sport automobile à travers le monde et qui confirme le retour en force de Ferrari sur la scène internationale. à Maranello, les paroisses ont enfin pu faire sonner leurs cloches.

Cette édition des 24 Heures du Mans restera gravée dans les mémoires comme un chapitre passionnant de l’histoire de la course automobile. Ferrari, avec sa victoire tant attendue, a prouvé une fois de plus son statut de légende indétrônable. Les regards se tournent déjà vers les prochaines éditions, dans l’attente de nouvelles rivalités enflammées et de performances extraordinaires qui continueront à faire vibrer les amateurs de vitesse et d’endurance à travers le monde.

Edito : Si vous avez apprécié cette ébauche sur les 24 heures du Mans, je vous invite a acheter et lire le livre « 24 heures du Mans 100 – Un centenaire d’histoire » des éditions Talent Sport, et rédigé par le talentueux Emmanuel Touzot, qui vous racontera des merveilleuses et passionantes histoires et faits historiques, sur cette course légendaire.

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