Viry Châtillon est un bastion technologique, et mécanique, qui fait briller le sport automobile depuis plus de quarante années. Pourtant, son existence est aujourd’hui plus que jamais menacée par le groupe Renault, qui souhaite stopper sa production dans l’usine française.
Les ingénieurs et employés de Viry-Châtillon poursuivent leur mobilisation face à la décision controversée de Renault. Le groupe envisage en effet d’abandonner la production de moteurs français pour ses monoplaces, notamment en Formule 1. Lucas de Meo, PDG de Renault, a récemment annoncé son intention de fermer les usines historiques de Viry-Châtillon, au profit d’un partenariat avec Mercedes, qui pourrait fournir les moteurs des voitures Alpine à partir de la saison 2026.
Un facteur économique important
La décision d’abandonner le moteur français découle principalement d’un dilemme financier pesant sur Lucas de Meo, PDG de Renault. Ce choix pourrait profondément affecter le quotidien de plus de 200 ingénieurs, menacés de licenciement. En arrêtant la production à Viry-Châtillon, Renault espère économiser plus de 100 millions d’euros, selon les estimations de De Meo.
Toutefois, les responsables du site mettent en garde : cette décision ne toucherait pas seulement les employés, mais pourrait également perturber l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des fournisseurs internationaux. L’option de laisser tomber l’usine française semble cependant être la plus probable, toujours selon les déclarations des dirigeants du Groupe.
« Si l’on fait une analyse exclusivement financière de ce que coûte la réalisation en interne d’une unité de puissance 2026 et de ce qui pourrait être économisé avec un moteur client, la différence devient abyssale. Par conséquent, en regardant les chiffres, on ne peut que percevoir l’opportunité que peut représenter le fait d’entrer dans le nouveau règlement F1 avec un projet plus compétitif, mais moins coûteux. »
Une mobilisation générale
Les salariés d’Alpine F1 à Viry-Châtillon continuent leur mobilisation face à la décision de Renault d’abandonner la production des moteurs de Formule 1. Après avoir manifesté pacifiquement depuis les gradins de Monza, en Italie, ils se sont rassemblés ce jeudi 12 septembre 2024 devant le siège historique de Renault à Boulogne-Billancourt. La CGT, qui soutient cette action, alerte sur les 350 emplois menacés par ce transfert de production vers un fournisseur externe, probablement Mercedes, pour la saison 2026.
Malgré les efforts des ingénieurs travaillant sur le développement du moteur RE26, la direction a refusé toute négociation avec les syndicats. Cette manifestation, soutenue par un grand nombre de personnalités politiques et sportive, marque un tournant dans la défense des compétences françaises, alors que la CGT appelle à un mouvement national pour faire pression sur Renault et éviter une délocalisation massive. Les salariés espèrent que leur avenir sera clarifié lors du Comité social et économique prévu le 30 septembre prochain.
Le moteur actuellement utilisé par les monoplaces de Pierre Gasly et Esteban Ocon souffre d’un manque de performance, avec un déficit de puissance par rapport à la concurrence. Le gel des moteurs n’a pas permis à Alpine de développer son unité de puissance comme elle l’aurait souhaité. Toutefois, la levée de ce gel en 2025 et l’arrivée du nouveau règlement en 2026 offrent une lueur d’espoir. Le moteur RE26, déjà en cours de développement dans l’usine de Viry-Châtillon, promet des résultats encourageants et pourrait repositionner Alpine dans la course à la performance.
Soutien inconditionnel aux employés de Viry. #ViryOnTrack