Le redoutable Grand Prix de Singapour 2024 s’est révélé particulièrement insipide cette année. C’est Lando Norris, le poleman, à bord de sa McLaren qui remporte cette 15e édition. Avec un intervalle de plus de 21 secondes, il est suivi par Max Verstappen et Oscar Piastri. Un rendez-vous marqué par l’absence de safety car, une première dans la capitale asiatique.
Pour la première fois de sa carrière, Lando Norris conserve sa position de leader à l’issue du premier tour et creuse un écart significatif avec Max Verstappen très rapidement. Ce début de course voit Franco Colapinto, le remplaçant de Logan Sargeant chez Williams, grappiller 4 places, passant de la 12e à la 9e place. Le top 7 n’a pas vu de modifications immédiates: Verstappen, Hamilton, Russell, Piastri, Hülkenberg et Alonso sont parvenus à maintenir leurs positions.
Les Ferrari, malchanceuses en qualification, performent mieux qu’espéré et permettent aux deux pilotes une combattivité qui les fait remonter au classement. Verstappen, qui était aux abonnés absents des podiums depuis sa deuxième place à Zandvoort le 25 août dernier, effectue une course bien rythmée malgré son écart impressionnant, et quasi-immédiat, avec la tête de course : il décroche la deuxième place. Derrière lui un Piastri qui pérennise l’avance de McLaren au championnat constructeur en s’emparant des 15 points de la dernière marche du podium.
Un gestion particulière face à des conditions extrêmes
Avec les quelques 31°C ambiants et 37°C sur l’asphalte pour un taux d’humidité de 76%, le tracé est l’un des plus exigeants de la saison pour les pilotes mais également pour les machines. Entre gestion des pneus et des autres composants, les équipes ont dû faire face en adaptant leurs stratégies mais aussi les directives de pilotages. Au 18e tour, Lewis Hamilton réalise un arrêt au stand, tôt dans la course, pour chausser des pneumatiques durs et s’inquiète « d’être en difficulté plus tard ». Une théorie qui se confirme moins de dix tours après : « Vous me tuez avec cette stratégie décalée […] il y a réellement un problème avec la voiture. La température des pneus s’effondre ».
Norris survole la course, mais les 60°C du cockpit ne l’aident pas dans la quête d’un sans-faute. Son 29e tour est marqué par le léger accrochage de son aileron avant gauche contre le mur : une erreur qui ne lui coûte finalement que quelques dixièmes le temps de passer aux stands pour corriger les dégâts. Alex Albon au volant de sa FW46, n’a pas eu la même chance : une surchauffe du moteur l’oblige à se retirer de la course au 15e tour. Nico Hülkenberg ne finit pas la course non plus à cause d’une crevaison intervenue après un contact avec le mur lors du 57e tour de la course.
La course des records
Cette 15e occurrence du rendez-vous singapourien marque l’absence historique de la safety car sur le circuit : une grande première depuis 2008 qui déjoue l’un des attendus de la course. Le circuit n’offrant que peu d’opportunité de dépassement et soumettant les pilotes à repousser leurs limites, a vu l’an dernier deux déploiements de la voiture de sécurité, l’un physique et l’autre virtuel. Une autre surprise est venue couronner cette session : Norris a, pour la première fois, conservé sa position dès le premier tour, montrant une résilience par rapport à ses erreurs passées lors de ses autres poles.
Daniel Ricciardo a offert une performance inattendue en arrachant le point du meilleur tour au vainqueur de la course en 1’34’’484. Un « tour de gloire » selon le pilote australien qui pourrait dès Austin se voir remplacé par Liam Lawson, très présent dans le paddock ce week-end. Une performance d’ailleurs saluée par Max Verstappen qui voit l’écart de points entre lui et Norris se resserrer dans la course au titre de champion du monde.