FIA :  Vraies valeurs ou arguments commerciaux ?

FIA :  Vraies valeurs ou arguments commerciaux ?

Quand la FIA oublie sa morale pour du chiffre.

Ce Jeudi, 30 septembre, la direction de la Formule 1 officialise une nouvelle : le circuit du Qatar sera présent pendant 10 ans sur le calendrier. Cette nouvelle n’enchante pas les fans, qui ont déjà exprimé leur mécontentement vis-à-vis de ce circuit sur les réseaux sociaux, notamment a cause de la situation politique du pays.

Logo WeRaceAsOne sur la voiture de sécurité en Formule 1.

Quelle image renvoie la FIA ?

Ce n’est pas la première fois que la FIA se confronte à ses valeurs en acceptant des contrats avec de pays douteux, comme notamment la Hongrie, l’Arabie saoudite, ou les droits de l’homme sont négligés, et les droits LGBT, inexistants.

Cette décision de la FIA est en effet contraire aux valeurs que ces derniers essayent d’inculquer par les réseaux sociaux, avec le #WeRaceAsOne, par exemple. Nous pouvons alors remettre en question la légitimité de la FIA, dans sa lutte contre l’homophobie et le racisme, et se poser une question ; est-il moral de lancer des campagnes contre le racisme et l’homophobie tout en signant des contrats de plusieurs millions d’euros avec des pays ou les droits humains sont bafoués et ou les accords sur l’écologie ne sont pas respectés ?

Les récents contrats de la FIA avec la Hongrie et le Qatar confirment les dires de Sir. Lewis Hamilton : « Cash Is King ».

Comment les pilotes réagissent-ils ?

Si l’arrivée récente du Qatar au calendrier n’a pas encore permis aux pilotes de parler à ce sujet, il va sans dire que certains pilotes peuvent ne pas voir l’arrivée de ce circuit d’un bon œil.

Il est fort probable que certains pilotes engagés, comme Sebastian Vettel ou Lewis Hamilton s’engagent contre l’arrivée de ce grand prix, par des commentaires sur les médias, ou des actions sur le circuit. Nous pouvons notamment se rappeler le Grand Prix de Hongrie cette année, ou le quadruple champion du monde Sebastian Vettel est venu, arborant une tenue aux couleurs de la communauté LGBT, et un slogan : « Same love » en réponse à la loi Anti-LGBT proposé par le gouvernement Hongrois.

Sebastian Vettel, sur le départ du grand prix Hongrois.

Son homologue Britannique, Lewis Hamilton a également pris la parole sur les réseaux sociaux, en communiquant un message très clair aux autorités Hongroises :

« Avant le grand prix [de Hongrie] ce weekend, je veux faire part de mon soutien à tous ceux qui sont affectés par la loi gouvernementale anti-LGBT, il est inacceptable, lâche et dévoyé pour les personnes exerçant le pouvoir de proposer une telle loi. Chacun mérite d’avoir la liberté de décider d’être soi-même, quels que soit ceux qu’ils aiment et comment ils choisissent de s’identifier. […] L’amour triomphera toujours. »

Au cours du week-end, sous la demande des autorités hongroises, les deux pilotes ont été réprimandés par la Direction de course. Au Micro de Sky Sports, Vettel a rétorqué qu’il serait prêt à recommencer, quitte à recevoir une pénalité.  

Ces deux pilotes, exemples pour la nouvelle génération n’hésitent pas a utiliser leur influence pour passer des messages a l’internationale, Le septuple champion britannique par exemple est également présent sur d’autres fronts, comme notamment la lutte contre le racisme, l’écologie, ou encore contre le sexisme, le pilote n’hésite pas à profiter de son statut de champion pour se battre pour des causes, dénonçant le sexisme de son sport ; « j’espère qu’un jour, une jeune femme forte arrivera et battra tout le monde. »

Hamilton se bat également hors du circuit, ce dernier a été vu à diverses manifestations comme par exemple Black Lives Matter.

Lewis Hamilton, présent lors de la manifestation Black Lives Matter.

Le pilote Mercedes supporte également la cause principale de son rival Allemand ; l’écologie.

Sebastian Vettel a été vu à plusieurs reprises en train d’aider l’équipe de nettoyage des pistes, il affiche publiquement son soutien aux manifestations écologiques, notamment celles portant sur les coûts énergétiques de la Formule 1. Le pilote a également supporté la manifestation Anti-F1 lors du grand prix de Zandvoort, aux Pays-Bas;

« Nous vivons à une époque où il est important d’attirer l’attention. Et je pense que c’est ce qu’ils font, donc je trouve ça bien.

Si vous me demandez comment je réagirais à ce que fait la F1 ? Je pense qu’il y a beaucoup de choses que la F1 prévoit de faire, et des plus petites sur lesquelles la F1 agit, et c’est bien. Mais est-ce que ça suffit ? Non, ça ne suffit pas. Ce que nous faisons en tant que société, est-ce que ça suffit ? Probablement pas. 

Je trouve donc vital que nous comprenions ce qui est en jeu. Si nous ne le comprenons pas, alors je pense qu’il n’y a pas d’avenir. Cela paraît très pessimiste, mais vous savez, en même temps, en étant optimiste, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire. Et je pense que la Formule 1 a son rôle à jouer en traitant les bons sujets et en prenant les bonnes décisions. 

Nous avons des technologies fascinantes sur les voitures, mais elles sont très complexes et manquent probablement de pertinence vis-à-vis des modèles de route, Ça ne va pas, forcément. Je pense donc que la prochaine réglementation moteur, quelle qu’elle soit, devra être plus pertinente vis-à-vis de la route et aider le monde entier à changer au niveau de la mobilité. Je pense que la F1 devrait continuer sur les traces du passé : être un leader dans le domaine technologique, ce qui est important pour l’avenir. 

Quant à notre calendrier, je pense qu’il pourrait être structuré d’une manière qui ait du sens, pour que nous ne faisions pas des allers-retours pour rien, pour avoir les courses dans des zones [géographiques] similaires. Cela risque de ne pas convenir à certains promoteurs de tenir une course à une période de l’année qui n’est pas optimale pour eux, mais cette situation peut évidemment contribuer à une grande partie des émissions de CO2 que nous causons »

Est-ce que tous les pilotes peuvent faire ce genre d’actions ?

Il est très probable que non. La formule 1 est un sport de réputation et il est important pour les pilotes d’entretenir leur image auprès du public, mais également auprès des promoteurs, sponsors, et écuries. Même si certaines écuries choisissent de supporter les choix de leurs champions, comme par exemple Mercedes qui a choisi d’utiliser une livrée noire, en soutien au mouvement Black Lives Matter,ce n’est pas le cas de toutes les écuries. Certains pilotes se battent sur d’autres sujet, comme par exemple Nikita Mazepin, qui se bat au cotés d’associations pour la santé de jeunes enfants atteints de paralysies cérébrales, ou encore Charles Leclerc, qui s’est récemment impliqué dans la lutte contre le Covid a Monaco, avec l’association de la Croix Rouge. Certains pilotes encore ont organisés un grand prix virtuel, sur le jeu F1 2020 ou plus de 70.000$ ont été collectés, au bénéfice de la lutte contre le Coronavirus, en mars dernier.

Charles Leclerc au volant de la camionnette de la croix rouge a Monaco.

Malheureusement, dans la Formule 1 actuelle, seuls certains grands noms peuvent se positionner dans les grands débats de société, et s’opposer a des gouvernements et grandes instances. C’est pour cette raison que seuls des pilotes de renom sortent du silence sur ces sujets si importants, supportés par leurs nombreux fans. Les pilotes les plus engagés sur la grille restent pour le moment des grands champions titrés, comme Sebastian Vettel ou Lewis Hamilton.

Cependant, les pilotes de la nouvelle génération tendent de plus en plus a se positionner, comme Lando Norris, Charles Leclerc, ou encore Mick Schumacher.

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